Inizio > Pubblicazioni > Rezette Giovedì 21 novembre 2024

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Recensione: ELÌAS ROYÓN, Sacerdocìo: c' Culto o ministerio? Una reinterpretación del Concilio de Trento

 
 
 
Foto Rezette Jean , Recensione: ELÌAS ROYÓN, Sacerdocìo: c' Culto o ministerio? Una reinterpretación del Concilio de Trento , in Antonianum, 53/3-4 (1978) p. 626-627 .

Cette étude expose la doctrine du Concile de Trente sur le sacerdoce à partir du Décret de la Session XXIII sur le sacrement de l'Ordre. Comme tout bon travail d'herméneutique conciliaire qu'elle se veut, elle analyse soigneusement la genèse des discussions qui ont abouti, parfois non sans peine, aux documents définitifs, les interventions des théologiens et des Pères, et les différents schémas antérieurs aux décrets promulgués.

Le point de départ de l'exposé, la relation sacrifice-sacerdoce, est justifié, au moins en partie, par les circonstances historiques, à savoir la négation par les Réformateurs de l'existence d'un sacerdoce et d'un sacrifice externe. Le Décret de la Session XXIII affirme que ces deux réalités: sacrifice et sacerdoce, sont unies par une disposition divine, mais il ne précise pas le mode concret de réalisation de cette union. Le sacerdoce du Nouveau Testament est en relation intime avec le sacrifice eucharistique, selon le Concile de Trente, et il se réfère à l'unique sacer­doce du Christ Prétre s'offrant en oblation au Pére.

La médiation universelle du Christ Prètre est, par ailleurs, la source de la doctrine luthérienne sur le sacerdoce commun des fidèles. Puisqu'il n'y a pas d'autre sacerdoce en dehors du Christ, tous les chrétiens sont prètres et il n'y a qu'un sacerdoce commun donne au baptème. En consé-quence, Luther niait l'existence d'un « sacerdoce externe et visible » dans le N. T. et d'une hiérarchie dans l'Eglise. Tout en refusant un sacerdoce « externe et visible » pour tous les chrétiens, le Concile de Trente n'en a pas rejeté pour autant l'existence du sacerdoce « interne » des fidèles, c'est-à-dire le pouvoir d'offrir des sacrifices spirituels, des oblations agréa-bles à Dieu par l'intermédiaire de Jésus-Christ.

Le Concile a-t-il défini l'essence du sacerdoce ministériel par les pou-voirs de consacrer l'eucharistie et de pardonner les péchés? Cette question est d'actualité ajourd'hui car beaucoup opposent sur ce point Vatican II à Trente, ce dernier ayant, lit-on couramment, ordonné le prètre à l'eucharistie. L'auteur conclut prudemment que tout en admettant la perspective eucharistique et sacrificielle du Décret de Trente, on ne peut affirmer, semble-t-il, que ce Concile ait souligné uniquement l'aspect rituel du mi­nistère sacerdotal. La réforme protestante avait centré le ministère sur le solum verbum en excluant les pouvoirs de sacrifier et de remettre les péchés. Trente se devait de rappeler nettement la doctrine catholique sur ce point. Sans donner une théologie complète des ministères et de l'Ordre, il déclare que le ministère de la parole n'est pas tout le ministère sacer­dotal et que le sacerdoce existe aussi quand le prêtre n'exerce pas le ministère de la parole.

Le Concile de Trente n'exclut pas de la notion du sacerdoce le mi­nistère de la parole. Cette conclusion ne peut se déduire, sans doute, du seul Décret sur le sacrement de l'Ordre, mais il existe d'autres documents conciliaires qui exposent amplement cette doctrine, en particulier le Décret sur la résidence des pasteurs, approuvé lui aussi dans la XXIIIe Session du Concile, où l'on peut voir une application pastorale des dé­crets dogmatiques, et dans un certain sens, une théologie des ministères. Il s'en dégage une nouvelle figure du pasteur, évêque ou curé, connue et propagée par des hommes qui l'incarnèrent et dont certains furent pré­sents au Concile.

Par son analyse minutieuse des documents et sa synthèse, ce travail remarquable comble une lacune dans la théologie conciliaire du sacerdoce chrétien. A ce titre, il ne manquera pas l'intéresser les historiens du dogme et les théologiens. En conclusion, une étude comparative avec la doctrine de Vatican II eût été la bienvenue. On la trouvera dans un ouvrage qui aurait mérité de prendre place dans la bibliographie déjà bien fournie: PJ. Corrdes, Sendung zum Dienst. Exegetisch-historische und systematische Studien zum Konzilsdekret « Vom Dienst und Leben der Priester », Frankfurt a.M., 1972.



 
 
 
 
 
 
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