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Recensione: JAMMARRONE LUIGI, Hans Kiing, eretico. Eresie cristologiche nell'opera «Christ Sein»,

 
 
 
Foto Rezette Jean , Recensione: JAMMARRONE LUIGI, Hans Kiing, eretico. Eresie cristologiche nell'opera «Christ Sein», , in Antonianum, 55/3 (1980) p. 520-521 .

Hans Kiing, cet « enfant terrible » de la théologie contemporaine, n'a pas encore fini de faire parler de lui. Dans un récent article du journal francais « Le Monde » (17 octobre 1979), il prétendait tout simplement administrer une « correction fraternelle » à Jean-Paul II, et ce, au noni de la vérité, sous la protection de saint Thomas d'Aquin et de saint Grégoire le Grand. Aussi, ne faut-il pas s'étonner que parfois, un théologien si remuant recoive aussi la sienne. Et le P. Jammarrone n'y va pas par quatre chemins. Dès le titre du livre, le voilà cloué au pilori: Hans Kiing, hérétique! Dans les premières pages de la Préface, le Dr. L. Villa le dé-nonce comme un écrivain dangereux, « vrai loup rapace dans le troupeau du Christ » (p. XV), dont le dernier livre: « Christ Sein » est « une authen-tique soupe de fausseté, de déviations philosophiques et théologiques, de contorsions néo-modernistes, pour arriver à demolir toute la chris-tologie transmise par l'Écriture, la Tradition et le Magistère bimillénaire » (p. XVI). Lisez bien ce livre empoisonné, recommande l'auteur de la Pré­face (sans doute pour éviter qu'on ne le lise) : « vous verrez un Kiing qui annonce un autre Dieu, un autre Christ, une autre résurrection, un autre évangile, qui contredit pas à pas celui écrit par les évangélistes et transmis

ement par l'Église pendant vingt siècles » (p. XV, note 1). Ce n'est certes, la première sonnette d'alarme qui est agitée à propos du incriminé, mais c'est peut-être la première fois qu'elle l'est — et on encore parler d'une sonnette — tout au long d'un gros ouvrage |près de quatre-cents pages, qui laissera, il est fort à craindre, l'« héré-ue» drapé das sa superbe indifférence. Il n'est pas pire  sourd que qui ne veut pas entendre. Mais le livre n'a pas la prétention de nvertir» le théologien de Tubingue qui aurait encore la naïveté ou onscience de se croire un bon catholique. Il veut attirer une fois de s l'attention des autorités — si besoin en était — sur les « blasphèmes et es» (p. XXVIII) dans lesquels s'obstine ce représentant de la théo­progressiste néo-moderniste» (p. XXIV).

L'auteur dénonce d'abord les principes philosophiques de la christo-Sogie de H. Kung. Tout serait inspiré par une sainte horreur de la mé-jtaphysique (p. 55) qui conduit à la destruction de tout discours sur Dieu et donc de toute théologie. A sa place, règne un historicisme radical qui relativise de manière absolue toute espèce de vérité. Dieu lui-même, dans Bi devenir, est soumis à l'histoire humaine. Les affirmations du Nou­veau Testament sur la divinité de Jésus portent la marque de leur temps et ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Jésus de Nazareth, pour Kung, est tout  simplement   la   norme   de   l'existence   de   tout   homme, étant dans son état glorifié, le représentant  définitif de Dieu pour les ommes et des hommes devant Dieu. Le titre de « Fils de Dieu » évoque ieulement cette fonction. L'attribution, au Christ, de la divinité au sens étaphysique serait le fruit de la rencontre de la foi chrétienne avec la lilosophie grecque. Aucun Concile n'aurait jamais identifié Jésus avec Dieu, d'une manière aussi simpliste. Les affirmations trinitaires du Nou-«eau Testament ne sont pas des affirmations sur la nature intime de Dieu, sur l'être statique d'un Dieu trinitaire, mais des affirmations sur i formes et les modes de la révélation de Dieu, du rapport de Dieu avec l'homme dans l'histoire.

Suivant page par page l'ouvrage de Kiing, Christ Sein, l'auteur le réfute, en appelant non seulement à la Tradition et au Magistère, mais si aux travaux de l'exégèse contemporaine. On a souvent l'impression le les deux interlocuteurs ne parlent pas le même langage. Mais ce livre ura au moins le mérite de faire réfléchir certains lecteurs de Kûng, trop prompts à le doter du charisme de l'infaillibilité.