Manns Frédéric ,
Recensione: CABA JOSE, El Jesûs de los Evangelios,
in
Antonianum, 53/1-2 (1978) p. 358-359
.
Dans un ouvrage précédent, intitulé De los Evangelios al Jesûs histô-rico, le P. Caba avait montré que les évangiles constituent une source historique valable nous permettant de connaître le Jésus de l'histoire. Ce nouvel ouvrage constitue la suite du précédent et veut montrer concrètement comment chaque évangéliste, malgré la théologie qui lui est propre, nous fait accéder au Jésus de l'histoire. Après une présentation de la figure de Jésus, telle que chaque évangéliste la trace, l'Auteur analyse les titres christologiques en particulier ceux de Messie, Fils de l'homme et Fils de Dieu, que les évangélistes ont attribué à Jésus. Dans la dernière partie de son ouvrage, l'Auteur cherche à voir quel sens ces titres christologiques avaient dans la bouche même de Jésus. Cet ouvrage, on le voit, est important parce qu'il redonne à l'exégèse sa raison d'être dans l'Eglise. Si l'exégète n'est pas capable de retrouver le message de Jésus lui-même, tous ses efforts sont en vain. Contre la critique négatrice, qui prétendait que les évangiles ne nous permettent d'atteindre que la communauté qui a écrit ces textes, le P. Caba montre ici comment les évangiles nous redonnent un portrait du Jésus de l'histoire. Son travail est sérieux et bien documenté (treize pages de bibliographie). Il présente de façon synthétique l'essentiel des problèmes débattus par les exégètes depuis les travaux de Bultmann. On nous permettra quelques remarques en finale. Lorsque l'Auteur aborde le titre de Fils de l'homme, il cherche des parallèles de ce titre dans le livre éthiopen d'Hénoch. Conformément à une doctrine classique, il date le livre des Paraboles d'Hénoch de 105-64 avant J.-C. (p. 166). Récemment J.T. Milik a montré que le livre des Paraboles, qui n'est pas représenté à Qumrân parmi les fragments retrouvés, serait dû à un auteur chrétien (The Books of Enoch. Aramic Fragments of Qumrân Cave 4, Oxford 1976). Bien qu'il soit difficile d'interpréter l'argument du silence, on ne peut plus ignorer ce point de vue de Milik et les répercussions éventuelles sur la christologie de titre de Fils de l'Homme. Enfin, on aurait aimé aussi que l'Auteur aborde le problème du titre Kyrios et de son origine et peut-être aussi qu'il dise un mot du Messie souffrant dans la littérature rabbinique. Ces desiderata personnels n'enlèvent rien à la solidité de l'ouvrage du P. Caba que nous conseillons vivement de lire.
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