Rezette Jean ,
Recensione: MODA ALDO, Hans Urs von Balthasar. Un'esposizione critica del suo pensiero,
in
Antonianum, 53/1-2 (1978) p. 364-366
.
Le présent travail a été reçu comme thèse doctorale à la Faculté de théologie protestante de l'Université de Neuchâtel. Il se présente comme une introduction à la pensée de l'illustre théologien suisse, un guide pour le lecteur de cette oeuvre immense, tant par ses proportions que par sa profondeur.
Une première partie décrit la vocation personnelle de H.U.v. Balthasar et ses options radicales: l'entrée dans la Compagnie de Jésus, la fondation de l'Institut Séculier avec Adrienne von Speyr, les prises de position post-conciliaires. Les oeuvres examinées dans cette partie sont plutôt des écrits-programme, certains, du reste, très importants, qui peu à peu préparent les grands ouvrages de synthèse.
La seconde partie étudie la synthèse théologique de Balthasar: la nature de la théologie et la recherche d'une nouvelle méthode globale d'exposition; les grandes articulations externes de la théologie du théologien suisse: esthétique, drammatique et logique. L'esthétique théologique est l'exposé scientifique de la beauté intrinsèque des données de la Révélation, c'est-à-dire de la Gloire de Dieu dont le Christ est le signe visible. La drammatique théologique considère l'action de Dieu à l'égard de l'humanité et les conséquences qui en découlent pour chacun de nous, impliqués que nous sommes dans cette histoire de l'amour divin. A la différence de l'esthétique théologique, la drammatique est encore inachevée, et A. Moda nous en trace ici une épure, à ses risques et périls, à l'aide des seuls Prolegomena. Il a dû faire le même travail pour le troisième volet du tryptique, la logique théologique, pour lequel ses sources se réduisent à quelques essais de l'auteur. La logique théologique envisage la manière avec laquelle l'action divine évolue à notre égard et comment on peut la comprendre. Dans la réponse à son amour, Dieu nous donne la parole, mais celle-ci est d'abord le Verbe incarné, manifestation de la Gloire divine dans l'abaissement le plus radical, récapitulation finale du mystère de l'homme et de l'histoire.
C'est naturellement le chef-d'oeuvre de Balthasar, Herrlichkeit qui retient le plus longtemps l'attention de A. Moda. Il y consacre deux chapitres, s'efforçant d'approfondir de plus en plus l'analyse de l'oeuvre pour en saisir son point de jaillissement, deux chapitres un peu trop long, semble-t-il, où les répétitions ne manquent pas. Balthasar lui-même en est peut-être responsable. Il n'était pas facile, en effet, de décrire le cheminement d'une pensée aussi riche, dont le mouvement semblable aux méandres d'un fleuve majestueux, ramène infatigablement à l'esprit tant de thèmes anciens dans une langue et une synthèse nouvelles. Il était plus difficile encore d'en situer les sources, car on a écrit de Balthasar qu'il est l'homme le plus cultivé de son temps. Rien de ce qui est humain, rien de ce qui est religieux, d'hier et d'aujourd'hui, ne lui est étranger. D'un apport aussi varié, il a su bâtir une synthèse dans laquelle prédominent objectivité et principe esthétique, où la Gloire du Seigneur irradie, purifie et unifie tout ce qu'il y a au ciel et sur la terre. Une oeuvre belle et grandiose, innovatrice à sa façon, profondément équilibrée, digne de la plus grande attention. Tel un guide bien instruit qui fait découvrir aux visiteurs les merveilles d'une cathédrale, A. Moda révèle à ses lecteurs les splendeurs de l'oeuvre de Balthasar. Sans doute pourra-t-on toujours trouver mieux informé que lui. Mais le lecteur qui le suivra sera récompensé de son effort, et il aura envie de lire l'oeuvre elle-même, Il y sera aidé encore par la précieuse bibliographie qui termine ce volume.
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