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5. Hommage au R.P. Lucien Ceyssens, Professeur Emérite a l'Antonianum

 
 
 
Foto Hansen Luitfried , 5. Hommage au R.P. Lucien Ceyssens, Professeur Emérite a l'Antonianum, in Antonianum, 53/1-2 (1978) p. 399-400 .

De retour dans sa province natale, après quelques quarante ans de recherches jansénistiques, le R. P. Lucien Ceyssens ne pouvait plus échap-per au respect et à l'admiration de son peuple limbourgeois, dont il a si bien représenté l'àme et l'esprit. En effet, si par son imposante pro­duction scientifique le Dr Ceyssens était affilié depuis longtemps à la République érasmienne des savants humanistes, et à la très petite répùbli-que des spécialistes du Jansénisme (une vingtaine, à son avis), le P. Ceys­sens n'a jamais renié les qualités majeures de son peuple campinois: la mystique et l'humour.

Depuis l'année dernière, plusieurs numéros du quotidien « Het Belang van Limburg »   (8.4.77;   20.9.77;   18.2.78)   ont   signalé   l'importance   exceptionnelle et la valeur scientifique de l'oeuvre de son coprovincial sur le Jansénisme. En septembre 1977, la Province du Limbourg lui accorda le « Prix Van Veldeke » (premier écrivain en langue thioise, ancètre dunéerlandais). Le 18 février de cette année et dans le cadre de l'« Année du Village », la Commune de Wijchmaal recut son fils le plus célèbre comme « Citoyen d'honneur », et bientòt le P. Ceyssens entrerà dans la célèbre galerie des Docteurs honoris causa de Louvain, ville où Jansénius avait enseigné de 1617 à 1635.

Avec ses 76 ans, le P. Ceyssens n'est plus dans le printemps de la vie. Dans sa longue vie s'est réalisée la belle prédestination de Dieu: sorti d'une famille campinoise qui donna à l'Eglise neuf oncles prètres et deux tantes religieuses, il fut successivement vicaire de paroisse, historiogra-phe locai, étudiant à la Grégorienne, professeur à l'université romaine de son  Ordre,  l'Antonianum,   chercheur  infatigable,   actuellement  à  Saint-Trond. A un journaliste indiscret il aurait avoué qu'il ne recommencerait plus sa jansénistique, que celle-ci était toujours sa grande passion, qu'au moins quatre volumes restent à publier et qu'il se demande « si Dieu accepte... ».  Décidement,  Dieu  accepte  cette  belle   carrière  scientifique. Il accepte surtout sa mystique et son humour, tout limbourgeois, tout campinois.